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Boreal

Boréal! Selon qui vous êtes, où vous vous trouvez et le moment où vous l’entendez ou le lisez, ce mot peut avoir diverses significations. Pour les personnes qui ont fréquenté le Collège de Hearst (aujourd’hui l’Université de Hearst) pendant les années 1960, il évoque le nom de leur journal étudiant!

Publié pendant toute la décennie, le journal témoigne de la vie étudiante et de celle des pensionnaires. Des chroniques régulières comme celles du Souffleur ou de Ti-Puce s’ajoutent à l’éditorial signé par le rédacteur en chef. On y retrouve de la poésie, des caricatures, des réflexions sur la politique, la littérature, la place et le rôle de la francophonie ontarienne, la religion et les sports. Dans sa chronique de mars 1961, le Souffleur commente ainsi la saison de hockey de l’équipe du Collège :
Cet hiver, les Collégiens ont perdu plus souvent qu’ils ont gagné,
mais leurs victoires sont éclatantes. Entre autres, celle contre les
Lumberkings; un regretté roi y a tenté vainement de se battre
avec André Villeneuve. Il n’a qu’égratigné le visage d’André
avec ses ongles effilés. Un tel geste d’une femme n’aurait
surpris personne, mais d’un homme!   (Le Souffleur, Boréal, mars 1961, p. 13)

Dans ce monde au masculin, les commentaires portant sur la gent féminine traduisent souvent des attitudes et des valeurs qui seront plus tard décriées par de nombreuses féministes. Lire Boréal, c’est donc faire un clin d’œil à une époque, aujourd’hui révolue. C’est aussi mieux comprendre le contexte dans lequel les adolescents et les jeunes adultes de l’époque, des « boomers » aujourd’hui, voyaient le monde et envisageaient l’avenir. Jean-Claude Saulnier, Albert Tremblay, Laurent Guindon, Gilbert Boucher, Gilles Chauvin, Gaétan Vallières, Raymond Tremblay, Paul Lavoie, Denis Côté, Adrien Cantin, Gaetan Brisson, Yves Larose, Laurent Gagnon et Réginald Belair figurent parmi les rédacteurs en chef des numéros que nous possédons. Quant aux journalistes en herbe, ils se comptent par dizaines parmi les Anciens.

Admises au programme pré-universitaire, l’équivalent de la treizième année en 1964, les femmes vont dès lors utiliser les pages de Boréal pour présenter leur point de vue. Claire Germain (Marie-Claire Bernard) est vraisemblablement la première rédactrice en chef de Boréal, alors que dans l’édition publiée en décembre 1969, Johanne Fraser occupe ce poste. L’année suivante, en raison des profondes mutations que connait le monde de l’éducation en Ontario, le programme d’études secondaires disparait. L’institution maintient son programme universitaire, obtient du financement public et prend le nom de Collège Universitaire de Hearst. En 1974, un groupe de professeurs y fonde une revue multidisciplinaire aussi nommée Boréal. Prise en main par le professeur John Flood, elle devient, en 1979, le Northward Journal, une revue artistique et littéraire qui existera pendant une quinzaine d’années.

Plus de 40 ans se sont écoulés depuis la publication du dernier numéro du journal étudiant, Boréal. Au Centre d’archives, nous avons maintenant les numéros que Johanne Morin-Corbeil a précieusement conservés à la bibliothèque Maurice-Saulnier. Mais notre collection est incomplète! C’est pourquoi nous lançons un appel aux collégiennes et aux collégiens, à leurs enseignantes et à leurs enseignants et peut-être même à leurs enfants. Si vous avez en main des copies de ce journal étudiant, faites-nous le savoir. Si vous considérez vous en départir, nous les prendrons avec joie. Pour les collectionneurs et les collectionneuses qui souhaitent les conserver, nous aimerions bien les emprunter pour les numériser et compléter notre collection. Aidez-nous à protéger ce témoin de l’histoire estudiantine du nord de l’Ontario! 

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