30 mai 2017
Né le 22 mars 1937 à Amqui dans le comté de Matapédia, Louis-Philippe Bélanger sera baptisé dans la paroisse St-Benoît où il sera plus tard confirmé par Mgr Georges Courchesne. Il fréquente l’école primaire d’Amqui jusqu’en 1950 et poursuit ses études classiques au Séminaire de Rimouski. En 1958, il s’inscrit en théologie au Grand Séminaire de Rimouski et le 1er juillet 1962, il sera ordonné prêtre par Mgr Charles-Eugène Parent. Dès le 22 septembre de la même année, il est prêté au diocèse de Hearst pour une période de deux ans. Ce prêt de service sera renouvelé pour deux années additionnelles et en 1966, le « Père » Louis-Philippe Bélanger, comme on l’appelait encore à l’époque, sera officiellement incardiné au diocèse de Hearst.
Au lendemain de son arrivée dans le diocèse, c’est à des tâches d’enseignement qu’il sera assigné au Collège de Hearst. Jusqu’en 1970, il y enseignera le Français, la Catéchèse, le Latin et la Philosophie morale. Bien qu’il ne détienne encore à ce moment-là aucun diplôme en éducation à proprement parler, il bénéficie déjà d’une formation largement suffisante pour dispenser un enseignement de qualité. En effet, les diplômés du cours classique sont en général pourvus d’une solide formation académique et jouissent d’une vaste culture générale qui les préparent bien au métier d’enseignant.
Par ailleurs, Louis-Philippe possède des qualités personnelles qui lui faciliteront la tâche. Sa vitalité, son enthousiasme, sa joie de vivre et son accueil chaleureux auront vite fait de gagner la sympathie et le cœur des jeunes. Surtout qu’à cette époque, le rôle d’enseignant s’étend bien au-delà de la salle de classe. Il sera aussi présent, auprès des pensionnaires surtout, comme maître de salle et surveillant de dortoir. Sa perspicacité et le malin plaisir qu’il prend à prendre les étudiants en défaut sans pour autant toujours les livrer aux autorités lui assureront à la fois le respect et l’admiration. Il jouera aussi le rôle d’infirmier auprès des pensionnaires, assurant des soins de base sous la supervision des bons docteurs Samson et Polnicky.
Et pas question de chômer pour ces « ouvriers de la première heure ». Pour combler son horaire, on lui demandera de desservir comme curé les missions de Calstock et de Nassau Lake, ce qu’il fera de 1963 à 1967. C’est pendant ces années-là aussi qu’il ira chercher son brevet d’enseignant au Ontario College of Education à Toronto, pendant les vacances d’été.
Ce qu’il y a de particulier sans doute dans le cas de Louis-Philippe Bélanger, c’est la portée exceptionnelle de son travail en tant qu’éducateur. Comme nul autre, son action dépasse le cadre de l’école. Il a ses entrées au cœur même de la plupart des grandes familles du diocèse. Il intervient même auprès des parents lorsque le besoin se fait sentir. Il est sensible aux besoins des gens d’ici, à leurs préoccupations, à leurs aspirations aussi. Il partage leurs peines autant que leurs joies. Il est près des gens et le Nord ontarien deviendra vite son chez-lui.
C’est à la valeur de ce qu’ils laissent derrière eux qu’on prend la mesure des véritables bâtisseurs. Louis-Philippe Bélanger aura été un de ceux-là. Les richesses qu’il nous laisse, ce sont d’innombrables jeunes que son dynamisme aura inspirés, à qui il aura permis d’acquérir la confiance nécessaire pour atteindre leurs rêves. Ceux qu’il aura su motiver pour exploiter au maximum leurs talents. Ceux chez qui il aura su inculquer des valeurs solides, autant morales que spirituelles. Ce sont aussi les plus démunis auprès de qui il aura fait preuve d’une immense générosité, d’une immense compassion, et à qui il aura permis de croire en eux-mêmes, en leur droit au respect et à la dignité. Ce que Louis-Philippe aura coopéré à bâtir dans toute la mesure de ses capacités, c’est pour bon nombre d’entre nous un monde meilleur où il fait bon vivre.
Louis-Philippe Bélanger est mort le 26 mai 2012, à l’âge de 75 ans.
Texte préparé par Pierre Gravel, le 20 mai 2017.
Photos : Pierre Gravel.