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Document remis aux bénévoles qui travaillent pour la compagne de souscription.

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Le 24 février 1957, marque une date importante dans l’histoire de l’Université de Hearst.1 C’est en effet le moment que choisit Mgr Louis Levesque pour annoncer le début d’une importante souscription diocésaine. Quatre ans après la fondation du Séminaire de Hearst, l’évêque du diocèse et supérieur du Séminaire-Collège annonce son intention de bâtir un édifice moderne, qui répondra aux besoins grandissants du diocèse en matière d’éducation. Afin d’y arriver, il lance une campagne visant à amasser au moins 400 000 $ (plus de 3,4 millions en dollars d’aujourd’hui). Voilà tout un défi pour un jeune diocèse, peu fortuné du nord de l’Ontario.

Pour mettre son plan à exécution, Mgr Levesque compte sur l’aide des prêtres et de 1500 laïques du diocèse, ainsi que sur la générosité des fidèles. Dans chaque paroisse, on fonde un comité dirigé par le curé. Dans les 33 paroisses du diocèse, ainsi que dans les missions de l’époque, ces bénévoles font du porte-à-porte pour sensibiliser les paroissiennes et paroissiens à l’œuvre du Séminaire et pour solliciter leur appui financier. Les contributions peuvent être faites sous la forme de souscriptions mensuelles durant une période de 24 mois. Bien que la méthode des versements mensuels soit la plus favorable au succès de la campagne, un souscripteur peut demander que ses versements soient faits sur une base trimestrielle ou semi-annuelle.2

Mgr Levesque ne ménage aucun effort pour assurer le succès de son entreprise. En février et mars 1957, une publication hebdomadaire, intitulée Journal de la Campagne, rend compte des étapes franchies et à franchir, ainsi des objectifs poursuivis. Entre le 24 février et le 13 avril 1957, une prière à la Vierge-Marie doit être récitée à la fin de chaque messe. La prière se termine ainsi : O mère du Verbe incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement et daignez les exaucer. Assurez, nous vous en supplions, le succès de notre campagne de souscription. Ainsi soit-il.3

La construction de l’édifice qui abrite aujourd’hui l’Université de Hearst s’amorce au printemps 1957. Selon Mgr Levesque, la nouvelle aile du Séminaire-Collège doublera la capacité d’enregistrement. L’édifice contiendra une chapelle, un auditorium et une salle d’étude de 200 sièges; un dortoir de 200 lits; 4 salles de cours; une bibliothèque; une salle de musique; 2 laboratoires de sciences; 2 salles de travaux manuels; un studio des arts; enfin un gymnase.4

En 1953, lorsqu’il annonce l’ouverture du Séminaire de Hearst, comme en 1957, lorsqu’il met sur pied sa campagne de souscription, plusieurs s’inquiètent et considèrent que l’évêque de Hearst rêve en couleur. Des 400 000 $ recherchés, il en recueille 345 000 $ et la construction de l’édifice aujourd’hui occupé par l’Université de Hearst en coute 626 000 $.5  En 1953 et 1957, il fallait être visionnaire et audacieux pour envisage mener à bien un tel projet. Avant-gardiste, Mgr Levesque accepte mal la précarité dans laquelle se trouve l’éducation de niveau secondaire dans son diocèse. L’évêque Hearst est donc prêt à remuer ciel et terre pour améliorer la scolarisation des jeunes Franco-Ontariens, à une époque où les écoles secondaires publiques de langue française n’existent pas en Ontario. Seuls les mieux nantis peuvent offrir à leurs enfants des études au-delà de la 10e année. Et pour ce faire, elles et ils doivent s’exiler vers les collèges privés, à l’extérieur du diocèse.

60 ans plus tard, nous pouvons affirmer que Mgr Levesque a gagné son pari;
60 ans plus tard, l’édifice construit en 1957 a toujours fière allure et figure sur la liste du patrimoine bâti de la région;
60 ans plus tard, il abrite l’Université de Hearst et sa vocation d’institution d’enseignement postsecondaire se poursuit;
60 ans plus tard, l’Université de Hearst compte parmi les grandes réalisations des gens du nord de l’Ontario;
60 ans plus tard, l’Université de Hearst est considérée comme un joyau nord-ontarien et franco-ontarien;
60 ans plus tard, l’Université de Hearst compte 1132 diplômées et diplômés.

Tout ça grâce au rêve d’un évêque érudit! Évidemment, en bon leader, Mgr Levesque a su s’entourer de précieux collaborateurs qui, comme lui, figurent au nombre des bâtisseurs de l’Université de Hearst. Parmi ceux-ci, notons le Père Maurice Saulnier, premier prêtre natif du diocèse de Hearst et bras droit de Mgr Levesque. S’y ajoutent plusieurs prêtres originaires du diocèse de Rimouski, région natale de Mgr Levesque. D’autres proviennent de diverses régions du Québec. Pour souligner ce 60e anniversaire, nous présenterons au cours des prochains mois, quelques-uns des collaborateurs de Mgr Levesque. Des personnes, qui ont bien connu, apprécié et aimé ces bâtisseurs, ont accepté de nous faire voir certains aspects de leur œuvre. Vous y découvrez des hommes qui ont cru au rêve de leur évêque, se le sont approprié et ont tout fait pour le réaliser.

Sources :

  1. Journal de la Campagne, Diocèse de Hearst, le 10 mars 1957, p. 1.
  2. Ibid., p. 8.
  3. Ibid., p. 3.
  4. Journal de la Campagne, Diocèse de Hearst, le 24 mars 1957, p. 3.
  5. Danielle Coulombe, Mgr Louis Lévesque à travers son œuvre, L’Université de Hearst fête ses 50 ans, printemps 2003, p. 3.

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